mardi 27 mai 2025

Warhaus - J.Bernardt 2024

 



J'ai pas vu venir ce train caché par l'autre que je prends très régulièrement. Dès l'entrée instrumentale « Rio », jusqu'au sublime morriconien « Free » et change de quai. Le bolide qui cache, c'est Warhaus que j'écoute non stop le plus souvent possible. Quand « Ha ha Heartbreak » m'a pris la tronche en 2022 je me suis dit qu'il s'agissait là d'une définition presque parfaite d'une pop idéale à mes yeux, partagée avec celle de Baxter Dury à certains moments de l'année.

Gémellité J.Bernardt et Warhaus ? Maarten et Jinte à s'y perdre, physiquement pareil.


Pop donc, luxuriante, spacieuse, mélodieuse, moderne, moelleuse et bien produite. Easy à n'importe quelle lumière proposée. Trip chaloupé de crooners baladins.. de « Zero one code » à « I'm the ghost you forgot » récurent et entêtant. 

Je suis bloqué en boucle sur « Karaoke Moon » depuis des mois, le genre d'album qui passe à travers les écrits, mais qu'on ne range jamais. Comment parler de cette petite perfection pop ? par le biais de son binôme scindé Jinte Perez, alias J.Bernadt, deux opus 2024 avec celui de Maarten Devoldere de la Flandre-Occidentale, indissociables. Les fièvres du Balthazar.


Warhaus / J.Bernardt 2024 « Karaoke Moon » / « Contigo »

mardi 20 mai 2025

Morning Star Music Club 2025


 

Un air de coquelicot et de lin a pris la clé des champs. Terminé le jaune à faire pâlir l'orge et le froment. L’épeautre vit sa vie et les nuanciers défilent.

Ce tendre violet des étendues de linacées est apaisant, il contraste avec la robe sanguine des pavots. Les lumières sont pornographiques, j'aime tout, je suis polygamme.


J'ai longtemps était partagé par la sorti du premier opus de Jesse.D Vernon, « Morning Star » 1999 au crédit noir de monde. Je collectionnais les disques « Microbe » et les conseils de Magic ! Seulement voilà, jamais dedans, peut-être une fois de temps en temps. Il va falloir que je l'écoute à nouveau, car je tombe sur « Luminal Zone » et je suis hyper emballé, à tel point que les souvenirs du siècle dernier s'effacent.

Absolument printanier, totalement rouge et bleu, aucun goût de moutarde dans le vestibulaire.

« Mind mind » comme une belle légèreté plus que tiède, « Coming around » en ballade Macca avec Linda derrière, le doux funky de « Carry it home »... Cet album est bon, simple, sympa, easy en écoute à laisser défiler sans s'anicrocher avec quoique ce soit.

J'ai dû louper quelques chose de Morning Star, rendez-vous manqué. Tiens..« My Place in the Dust » avec John Parish aux manettes..pareil. Je ressors Magic !, les deux premiers albums, je m'y replonge tout en gardant « Luminal Zone » comme s'il s'agissait de retrouvailles.


Morning Star Music Club 2025 « Luminal Zone » sur Rough Trade

jeudi 15 mai 2025

Da Capo 2025

 
J'ai fait une belle découverte en 2023, Nicolas Paugam et son univers bariotifolié. On écoute sa discographie comme on s'abrite soi-même sans être bricoleur. « La Délicatesse » m'a cueilli et je suis encore sur sa balade sauvage. C'est une transition, avec son frère Alexandre, ils ont fondé Da Capo que j'ai découvert en 2023 donc. À peine le temps de découvrir la discographie grosse déjà, que « Songs from the Shade » me tombe sur les tuiles.

Pas un pour rattraper l'autre. La fantaisie du rêve est venue à peine bicarbonater mon réveil. À moins que le matelas ne me pelote encore. Dandy Arty fantasque en douce épopée plombée.

J'ai 90 Days Men en tète, la même dinguerie, Space et la même classe spiders qui fait l'élégance baroque et le nuancier fou de la lune et du soleil. « The Moon and the Sun ».. c'est pas possible une chanson pareil !! me suis fait sucer la fémorale ou bien ?

Élixir sonore injecté.. voix ajustées.. les mélodies à couper les gorges des carnes envoûtées. Je tangue, les montagnes acidifiées sont cendrées comme le Black Mountain écaillé.


Je ne regarde pas les ondes de peur qu'on ne parle point de cette folie, cette pureté mélancolique .. comment grimper la chaîne si de cendre elle est monticulée ? « Skeletons » et je dors dans la ravine les os encore fumants. « Shadows » je suis phoque en suie ; « Alone » où est Rover ? C'est coffré et fragile, classique et cabarété. « Hear me Brother » ? Nicolas ??

Quel herbage volcanique ? Quelle famille !!!


Da Capo 2025 « Songs from the Shade »

mardi 13 mai 2025

Bertrand Louis 2025

 
Le pavé Merlan Poire se pavane dans l'assiette, avant la morsure du beurre noisette. Le clapet s'impatiente j'ai du sel au bout des doigts, mes méninges suintent. Déguster comme on tient une pancarte, bientôt la traversée de Paris tranquille, sans se faire péter le steak plus que ça, avec sous le paletot le DVD du dernier Mission : Impossible enroulé avec la hampe.


Sur la planche en éventail comme dirait Brigitte, j'ai déposé quelques tranches fines de Comté, elle vont s'attendrir avant la croque. De l'autre côté de la baie vitrée grande ouverte sur un printemps qui bombe le torse, le hamac m'attend pour ma digestion au méthane. Ce sera pour tout à l'heure quand j'irai fredonner avec le merle les airs enjoués du dernier Bertrand Louis. Je repenserai à Baudelaire, puis Verlaine, je relirai quelques textes des « Fleurs du Mal » si le tangage ne m'embarque pas. À moins que je ne me fasse pomper copieusement le cépage Glyphosate par une femelle moustique que nous aimons tant.


Bertrand Louis 2025 « Stéréotypes » EPM Musique

jeudi 1 mai 2025

Arthur Satan 2025

 


Clavecin « Because » pose la palette direct et ouvre l'heure époustouflante. Une petite baffe les amis. Je n'aurais pas piqué un hanneton en voyant la pochette et le nom qui va avec, du Syd Beatles je vous dis. J'ai un vague souvenir d'un album des Simian qui avait en plus electro tâtait du côté pop Fab Four dela sorte. « Lovely Suzy » titille même le Harrison inspiré et l'ensemble un Caleb Landry Jones hyper produit et polissé.

Certes ça va faire râler les anti-revival rappel vintage rétroviseur en folie, mais et bref, le son culmine, la prod reluit, le jeu excitant happe, ambitieux, comment trouver encore de telles mélodies avec tout ce passé pop massif et fastueux. Il faut rester jusqu'au bout, « To please you all » et « The pagan truth » sont des bijoux de 6 min.

Oubliez la pochette, ce double vinyle est luxuriant, pas plus sombre que ça. Oubliez le pseudo du bordelais pareil, je vais me faire une cover à moi avec un blaze perso en écoutant ce brûlot, genre Arthur Kinks, Art Barett.... Je vais pourtant aller acheter cet opus du côté de la rue Saint Sabin, chez le taulier Born Bad.


Arthur Satan 2025 « A Journey That Never Was » sur Born Bad

mardi 29 avril 2025

IDAHO - 2024

 


Il y a donc eu un nouvel IDAHO. Les 13 ans d'absence auraient dû décupler ce beau retour embruiné, quelque soit la distribution. Les californiens ont fait les beaux jours de mes 2000's (auprès de Grandaddy, Spaklehorse, Low.. dans le genre) et un peu plus encore.

Un an qu'il est sorti !!, personne ne m'a rien dit... c'est ma came pourtant, ce sec son en poisseuse lenteur qui me traverse. Je vais réserver tout le reste pour me focaliser, ça tombe bien, une chaleur inattendue nous tombe dessus alors qu'avril met son jaune crucifère à terre. L'ombre d'un arbre pour ne pas me cuire le casque, peut-être les gambas au soleil, le nouvel album d'Idaho tout le laps de temps qu'il faudra, il est tout pile-poil comme j'aime, doucement, le strict minimum.


IDAHO 2024 « Lapse » sur Arts&Crafts

vendredi 25 avril 2025

Catherine Lara 1972

 


Rien à voir avec un confinement. Je me souviens très bien encore il y a cinq ans et ce recroquevillement, le cul dans l'herbe à souffler, à fouiller l’alentour de proximité, approfondir les quelques encablures. C'est finalement le seul moyen qu'on ait trouvé pour stopper les guerres et les avions. Je me souviens d'entendre souvent mes grand-parents afficher cette phrase qui me sidérait.. « il leur faudrait une bonne guerre... ». Peut-être je sortirai bientôt une même idée à la con.. genre « Il leur faudrait un bon confinement à tous ces cons.. ».


Rien à voir avec le confinement mais je suis bloqué à l'étage de mon toit, pour cause de travaux. En bas c'est le chantier, l'odeur de plâtre, le vacarme, la cloison qui tremble, là-haut, c'est la mansarde, la lumière oblique, le cocooning tuilé, seul étage où personne du dehors n'a le droit de monter. Les vinyles, les livres et les Compact-Disc y sont soigneusement déposés. Le rocking-chair s'y balance, les canapés sont racoleurs et le son délicieux. L'ordi éclaire la sous-pente blanche, les disques laissent passer la profondeur prune de la peinture murale. Le parquet grince et je laisse le grésillement des galettes me bercer.

Oui, pourquoi je vous raconte ma vie comme ça, je suis en fait tombé sur un album oublié, comme tant d'autres, comment peut-on tout écouter nos pépites si tous les jours il faut laisser le confinement dans le confins des souvenirs !! Je suis isolé en haut avec Catherine Lara et son premier album. Remugles d'émotions pétrifiées. Au moment où la rockeuse inondait les ondes, je revenais avec sous le bras « Ad Libitum », totalement improbable (Je crois que j'ai le même problème avec le premier Lenorman).


Ses chansons en coquelicots crépons sont éditées par April Music, la poésie est à son comble (aménagé). Boublil à l'écriture, elle aux notes. C'est une jolie époque pour plein d'artistes qui sont devenus autre chose après. Je sais pourquoi maintenant j'aime tant Marissa Nadler des forêts. Il y a un vinyle de Joan Baez rangé pas loin .. comment j'ai classé tout ça moi ? Pochette noire, visages en clair-obscur, avril c'est surtout la mort d'Orion. Pas évident de mettre Catherine Lara sur la table, qui la connaît ainsi, juste avant le petit jour, le cœur à découvert ?? Un quatuor acoustique habité, Denise Glaser en onde protectrice, « L'étranger » religieusement qui me fait penser à « La veuve de Joe Stan Murray ». Tout coule au gré de son chant et des enjolivures la vêtant.


Quelques heures confiné, je n'aurai sans doute pas retrouvé Catherine à l'étage, la Lara land des beaux jours, la mienne cet après midi sous la pente, « Ad Libitum ». D'un autre temps.


Catherine Lara 1972 « Ad Libitum » sur CBS

 

Warhaus - J.Bernardt 2024

  J'ai pas vu venir ce train caché par l'autre que je prends très régulièrement. Dès l'entrée instrumentale «  Rio  », jusqu...